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Cycle de vie

La vie des odonates comprend deux phases principales : un état larvaire en milieu aquatique, et une vie aérienne à l'état adulte. Pour beaucoup d'espèces, la vie aérienne est bien plus courte que la vie aquatique. Les insectes volants, les imagos, n'ont qu'une fonction : assurer la reproduction. Leur longévité varie de 10 à 50 jours en moyenne, contre quelques mois à plusieurs années à l'état de larve, suivant les espèces. La plupart des espèces peuvent être observées à l'état d'imagos du printemps à la fin de l'été.

 

 

Nombre de mues et durée de vie larvaire de quelques genres d'odonates
Genre Mues Vie larvaire
Calopteryx 11 1 an à 2 ans
Lestes 8 à 10 2 à 3 mois
Sympecma 11 3 mois
Ischnura 12 2 mois à 1 an
Enallagma 11 1 à 2 ans
Coenagrion 9 à 13 1 à 2 ans
Erythromma Inconnu 1 an
Pyrrhosoma 10 2 ans
Ceriagrion Inconnu 1 à 2 ans
Platycnemis Inconnu 1 an
Aeshna 10 à 13 1 à 3 ans
Anax 12 à 13 1 à 2 ans
Brachytron Inconnu 3 ans
Gomphus 14 à 15 3 à 4 ans
Ophiogomphus Inconnu 3 à 4 ans
Onychogomphus Inconnu 3 à 4 ans
Cordulegaster 12 4 à 5 ans
Cordulia 11 2 à 3 ans
Somatochlora 12 à 13 2 à 3 ans
Oxygastra Inconnu 2 à 3 ans
Macromia Inconnu 2 à 3 ans
Libellula 10 à 14 1 à 2 ans
Orthetrum Inconnu 2 à 3 ans
Leucorrhinia 12 2 ans
Sympetrum 9 à 13 1 à 2 ans
Crocothemis 7 moins de 1 an

 

 

État larvaire

Les larves sont aquatiques et respirent par des branchies situées à l'extrémité de l'abdomen (zygoptères) ou dans une chambre respiratoire rectale (anisoptères). Au cours de leur croissance elles vont muer plusieurs fois (8 à 15 mues). Suivant les espèces, les larves sont surtout nageuses (zygoptères), vivent sur les plantes aquatiques immergées ou à la surface des sédiments (anisoptères). Quelques-unes sont fouisseuses (genres Cordulegaster et Gomphus). Elles se cantonnent près des berges, généralement à des profondeurs inférieures à 50 cm d'eau. Ce sont des prédateurs qui capturent des infusoires ou d'autres larves d'insectes (et même des têtards ou des alevins pour les espèces de grande taille) en projetant en avant leur masque, une lèvre inférieure transformée munie de crochets, qu'elles maintiennent replié contre la face au repos.

Les trachéobranchies des larves d'odonates leur permettent de respirer de l'eau mais également de l'air, en fin de cycle larvaire. Lorsque l'émergence est proche, les larves cessent de s'alimenter (le masque n'est plus fonctionnel) et s'exercent à la respiration aérienne en affleurant la surface de l'eau avec l'extrémité de leur abdomen.

 

 

Photo : larve d'Orthétrum réticulé (Orthetrum cancellatum). Ces larves vivent sur le fond à faible profondeur et sont souvent partiellement couvertes de vase.

Photo : exuvie d'Anax empereur (Anax imperator), une des plus grandes espèces d'anisoptères. Ces larves vivent sur les plantes et ne sont pas couvertes de vase lorsqu'elles sortent de l'eau.

 

 

Émergence

Après avoir passé l'hiver ou jusqu'à 3 ou 4 années à grandir et à se transformer progressivement, les larves sortent de l'eau pour subir la dernière transformation de leur vie, celle qui va leur donner la possibilité de voler et de se reproduire. La plupart des espèces choisissent un endroit ensoleillé sur la berge, qu'elles rejoignent au matin. Elles ne s'éloignent guère du bord de l'eau et grimpent à faible hauteur sur une plante, une branche ou une roche où elles s'immobilisent en position verticale, tête en haut. Après plusieurs minutes, la peau se fend au niveau du thorax et l'imago commence à s'extraire de son enveloppe de chitine. L'émergence est une période critique pour l'imago qui est particulièrement vulnérable. Il doit attendre plusieurs heures avant que ses ailes ne soient suffisamment rigides pour tenter un premier vol, souvent hésitant et de courte durée.

 

 

Photos : émergence d'un Orthétrum réticulé (Orthetrum cancellatum) femelle.

 

 

Maturation

Dès qu'il est capable de voler, l'imago quitte généralement la proximité du plan d'eau pour une période de maturation qui dure plusieurs jours à plusieurs semaines. La coloration définitive, souvent différente pour les mâles et les femelles, n'est acquise qu'après plusieurs jours et comporte des phases de transition chez de nombreuses espèces. Les imagos fraichement émergés se reconnaissent à leurs ailes brillantes dont le ptérostigma est incolore, et à l'aspect translucide ou peu coloré de l'abdomen. Leur vol est également rendu malhabile par le manque de rigidité des ailes, du moins pendant la première journée suivant l'émergence. Les habitats secondaires fréquentés par les imagos en cours de maturation sont souvent des friches ou des prairies hautes assez distantes du bord de l'eau.

 

 

Photos : de gauche à droite, imagos immatures, Sympétrum strié (Sympetrum striolatum) mâle, Orthétrum réticulé (Orthetrum cancellatum) femelle, Agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes) mâle.

 

 

Accouplements

Au terme de la période de maturation, les imagos matures rejoignent à nouveau les rives où ils peuvent chercher à s'accoupler. On y observe principalement des mâles qui, chez les anisoptères, s'approprient temporairement un territoire dont la taille ne dépasse pas une dizaine de mètres carrés en moyenne. Perchés ou patrouillant sans relâche suivant les espèces, ils en expulsent systématiquement d'éventuels rivaux ou d'autres espèces de libellules de taille au moins égale à la leur, et tentent de s'accoupler avec les femelles de leur espèce qui y apparaissent. Les femelles, elles, sont beaucoup plus discrètes et ne font que des apparitions sporadiques sur les zones de reproduction.

 

 

Le mode de reproduction des odonates est assez particulier. Les pièces copulatrices du mâle sont situées à la base de son abdomen, alors que les organes génitaux de la femelle se situent près des appendices anaux, à l'extrémité de l'abdomen. Lors de l'accouplement, le mâle et la femelle doivent se contorsioner dans une position nommée roue ou coeur copulatoire. La fertilisation est retardée. Les oeufs ne sont fécondés que lors de la ponte, l'accouplement n'étant en effet qu'un transfert de sperme. Les tandems se posent en général sur la végétation rivulaire mais certaines espèces d'anisoptères s'accouplent en vol.

Photo : accouplement d'agrions élégants (Ishnura elegans).

 

 

Ponte

Les oeufs sont déposés par la femelle, suivant les espèces, soit à la surface de l'eau ou sur des surfaces exondées (ponte exophytique), soit dans les tissus de débris végétaux ou dans la tige des plantes (ponte endophytique). La ponte est endophytique chez tous les zygoptères et tous les Aeshnidae. Chez presque toutes les espèces le couple reste en tandem pendant la ponte. Chez certains anisoptères, la femelle pond seule, parfois sous la surveillance du mâle. Lorsque la femelle pond sous la surveillance du mâle, le tandem ne se sépare que pendant la ponte, puis se reforme, le mâle emmenant la femelle vers un autre site de ponte. Une femelle peut pondre plusieurs centaines à plusieurs milliers d'oeufs pendant la période de reproduction, s'accouplant avec plusieurs mâles. Les mâles tentent également de s'accoupler avec autant de femelles qu'ils le peuvent.

Chez la plupart des espèces, les oeufs éclosent plusieurs semaines après la ponte, libérant une prolarve qui se transforme immédiatement en larve. La première forme de la larve possède déjà six pattes, des antennes, des yeux, des pièces buccales broyeuses et des branchies, et commence une vie de prédateur aquatique. Chez d'autres espèces, notamment les lestes et certaines aeschnes, l'oeuf passe l'hiver sous l'écorce des végétaux ou dans le substrat de ponte et ne se développe qu'au printemps suivant.

 

 

 

 

Photos : à gauche, ponte en tandem de lestes verts (Lestes viridis) sur un saule. À droite, ponte en vol de sympétrums striés (Sympetrum striolatum) au-dessus de l'eau.

 

 

 

 

 

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